avril 2008

Présentation

« Faut-il mettre un prix à la nature pour la protéger ? » ainsi s’achève la lecture de l’ouvrage récent « La Nature, combien ça coûte ? » (F. Denhez, 2007). La prééminence de l’étalon « argent » comme critère de décision aujourd’hui et le sentiment que l’importance de la contribution des écosystèmes à notre bien-être (à notre être, tout court ?) est sous-estimée par nos concitoyens et les décideurs, nous pousseraient à acquiescer. Cependant le souvenir de la démonstration de Clark (Science, 1973, cité par Pimm, Nature, 1997) d’après laquelle il était plus « rentable » de placer immédiatement les profits de la pêche de toutes les baleines sur un compte en banque, plutôt qu’organiser une « pêche durable » (au sens que cela pourrait avoir aujourd’hui), fait craindre que l’intérêt économique de la protection de la nature ne soit pas aussi flagrant que souhaité. D’autre part, la crainte de s’enfermer dans une approche exclusivement utilitariste du monde nous enjoint de vérifier qu’il n’y a pas d’autres pistes pour orienter nos choix collectifs que la monétarisation des services écologiques.

C’est pour tenter d’y voir plus clair sur cette question que M-V Gauduchon (91) a préparé, et animé, ce débat, qui a été précédé par trois exposés :

* Patrick Point (Directeur de recherche au CNRS, Groupe de Recherche en Economie Théorique et Appliquée (GREThA) UMR 5113. Responsable du programme Economie de l'Environnement, sous réserve) nous a expliqué comment le procès de l’ERIKA représente une première dans la prise en compte des préjudices écologiques.

* Jacques Weber (Economiste et anthropologue au CIRAD, Directeur de l’Institut Français de la Biodiversité) nous a exposé ce que sont les services écologiques.

* Laurent Piermont (Président directeur général de la Société forestière de la Caisse des dépôts et président du Fonds Carbone Européen) nous a détailler le fonctionnement des mécanismes de compensation des dommages écologiques.